Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,1-12.
Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison. Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
C'est bien d'abord la foi et salut de l'âme qui comptent, avant la guérison; celle-ci m'apparaît de plus en plus comme la "manifestation extérieure" que le Christ donne de la réalité du changement intérieur survenu par la grâce.
On me dira que dans ce cas précis, le paralysé n'a rien demandé (mais savait-il parler ?) et que le texte parle seulement de la foi de ceux qui ont transporté ce malade. Eh bien, n'est-ce pas encore meilleur de savoir que la démonstration de foi des proches de cet homme a permis sa guérison ?
Comment ne pas rappeler ici, une fois de plus, l'événement que fut pour moi le 13 mai 2004, mon 'sevrage instantané' du tabac ? Durant dix-neuf années, j'avais tenté une fois par an de tenir - enfin ! - ma promesse. Car j'avais promis : "Seigneur, la première chose que je veux accomplir en remerciement pour ma conversion, ce sera cesser de fumer"... mais depuis, chaque année, chacune de mes tentatives (en utilisant toutes les méthodes sur le marché) avaient lamentablement échoué le troisième jour !
Mais la dernière fois, je venais de m'engager auprès des Apôtres de la Miséricorde, j'avais prêté serment de lutter "chaque jour de ma vie" contre mes mauvais penchants - et évidemment, parmi ces penchants, le tabac était aussi évident pour moi que le nez au milieu du visage !
MAIS cette dernière fois, plutôt que de m'appuyer sur ma volonté, je m'étais mis à prier et à supplier d'être délivré de cet esclavage mortel. Un jour, deux jours... le troisième jour, comme d'habitude, devient rapidement "à hurler" - et puis, vers trois heures de l'après-midi, comme je souffrais et me disais: d'un instant à l'autre, je vais craquer et me précipiter au bureau de tabac du coin... le temps s'est comme suspendu. Je suis demeuré dans l'instant. Pendant près de cinq heures, je suis resté comme suspendu entre une seconde et la suivante. C'est évidemment inexprimable, mais je me suis souvenu des fameuses "montres molles" de Dali : qu'est-ce que le temps ?
Je n'ai pas bougé d'un millimètre pendant trois heures (il n'y a pas eu de clients non plus, le ciel était bleu, tous étaient en promenade), j'avais mes coudes ancrés sur mon bureau et, peu à peu, j'ai réalisé que j'étais en train de guérir, de "passer au travers". La Joie, celle de ma conversion, m'a envahi tout entier et j'ai eu cette idée: eh bien, si le purgatoire est comme çà, vivement y être ! Car la souffrance physique n'est rien à côté de cette Joie-là! Autrement dit: pour avoir cette Joie, oui, on souffrirait n'importe quoi !
Dans un témoignage, j'ai encore ajouté qu'à mon avis, l'ancien Moi, l'ancien Etienne, avait été non seulement guéri, mais changé, reconstruit. L'Etienne qui fumait avait été recréé en un Etienne qui ne connaissait pas le tabac. Jamais une rechute, bien sûr, mais jamais non plus une simple envie et pas besoin de bonbons pour substitut... la cigarette m'était devenue complètement étrangère. Moi, qui pour écrire un texte, tirait cigarettes sur cigarettes !
(Évidemment, ce témoignage a fait rire beaucoup, mais peu m'importe. J'ai éprouvé dans ma chair même que ces 'réalités invisibles' ne sont pas qu'une inventions de gourous - mais que Dieu Est et Il est miséricorde pour ceux qui placent leur confiance en Lui.)