Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,1-8.
Jésus monta en barque, traversa le lac et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Et voilà qu'on lui apportait un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, quelques scribes se disaient : « Cet homme blasphème. »
Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Pourquoi avez-vous en vous-mêmes des pensées mauvaises ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés... » alors, il dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi. »
L'homme se leva et rentra chez lui.
En voyant cela, la foule fut saisie de crainte, et elle rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Dans l'épisode de la guérison du paralytique, Jésus met pratiquement sur un pied d'égalité le pardon des péchés et la guérison de la paralysie. Et pour que je lise le texte sous cet angle, il est riche d'enseignements nouveaux, même si je pensais l'avoir épuisé à force de le rencontrer chaque année.
Pour le Fils de l'homme, remettre les péchés, c'est rendre libre un homme qui ne l'était plus. Et le paralysé sur sa civière en est une image frappante: c'est ainsi que paraissent devant Dieu les hommes soumis au péché. A partir de ce constat, je déduis aisément que le mal pratiqué par les hommes, dont les média se font souvent l'écho et que le public découvre avec des frissons... n'est absolument rien aux yeux de Dieu. Je ne suis pas théologien - et donc je peux m'égarer, mais je me dis que sous le regard de la l'Amour miséricordieux, s'il n'y a pas le Bien (justice, vérité, amour...), en réalité il n'y a qu'un grand vide.
A ce sujet, il me revient en tête l'épisode de l'effondrement de la tour de Siloé qui avait fait dix-huit tués, et que Jésus met en parallèle avec des assassinats ordonnés par Pilate. Dans les deux cas, Jésus en parle pour dire simplement: "Croyez-vous que ces victimes étaient plus coupables que les autres habitants de Jérusalem ? Non, mais craignez, si vous ne vous convertissez pas, de périr de la même manière !"... D'une part, cela veut dire que le malheur et la violence ne peuvent avoir Dieu pour origine, mais aussi que la conversion des hommes est le fondement du problème.
Convertissez-vous, car vous êtes stériles, car vous ne portez pas de fruits de la charité ! Convertissez-vous, insiste Jésus, car il est écrit: " Vois, je mets devant toi la vie et la mort. Choisis donc la vie, afin de vivre ". Faîtes le choix de la vie, cessez de faire des choix de mort ! Le figuier qui est stérile reçois une fois de plus de l'engrais, mais s'il demeure stérile, il faudra se résoudre à le couper ! Et le serviteur qui n'avait qu'un talent à faire fructifier, sera jugé très sévèrement, car on lui retirera même ce qu'il croyait avoir !
Voici donc un paralysé guéri. Aussitôt, Jésus le renvoie, mais il lui fait emporter sa civière et lui dit de rentrez chez lui. Il y a dans cet ordre comme un avertissement: ta vie recommence, mais souviens-toi comme tu étais incapable de rien faire, alors désormais, vis et montre que tu as choisi la vie !