Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 3,17-21.4,1.
Frères, prenez-moi tous pour modèle, et regardez bien ceux qui vivent selon l'exemple que nous vous donnons.
Car je vous l'ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens vivent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont tous à leur perte. Leur dieu, c'est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne tendent que vers les choses de la terre.
Mais nous, nous sommes citoyens des cieux ; c'est à ce titre que nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps à l'image de son corps glorieux, avec la puissance qui le rend capable aussi de tout dominer.
Ainsi, mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous, ma joie et ma récompense, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,28-36.
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier.
Pendant qu'il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante.
Et deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s'en allaient, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait.
Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le. »
Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul. Les disciples gardèrent le silence et, de ce qu'ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là.
Saint Paul nous confirme dans cette espérance : nous sommes déjà citoyens des cieux et le Seigneur Jésus Christ transormera nos corps à l'image de son corps glorieux - tel qu'il apparaît dans le récit de ce dimanche.
Cet Evangile de la Transfiguration doit susciter en nous l'espérance et la louange. J'admets volontiers que certains jours, les deux me manquent !. ... Comme tout le monde, le vois les événements qui secouent littéralement la planète; je constate aussi que je n'ai plus l'élan de mes vingt ans (ni même de mes trente ans); je ressens de plus en plus le poids de mon corps, ce poids de chair lié à toutes sortes de biens terrestres. Si souvent, il semble seulement devenir plus lourd, non plus léger !
Cependant, je sais que je ne suis pas abandonné à la contemplation un peu morbide de ce que sera la fin de mon passage sur la terre. J'ai tant reçu déjà ! Et d'abord: la prière. La prière est là lorsque je me lève, elle m'accompagne dans ma voiture, elle me suit lorsque j'ai un client ennuyeux, lorsque je sens ma digestion redevenir houleuse, lorsque je range mes affaires en fin de journée, etc. Dans le texte, il n'est pas anodin de lire: "c'est pendant qu'il priait" que Jésus leur apparut avec un visage tout autre et des vêtements d'une blancheur éclatante ! En réalité, nous ne savons que peu de choses des pouvoirs que confère la prière. Mais le prédicateur Jean Lafrance nous a laissé (dans un ouvrage intitulé "La Puissance de la Prière") des notes étonnantes sur ces moines russes que les Soviets avaient envoyés mourir en Sibérie. Ils n'étaient vêtu que de leurs bures, mais ils ont survécu car, d'une manière surnaturelle, le froid, tandis qu'ils priaient, ne pouvait les atteindre d'aucune façon ! J'ai lu ce livre, et je regrette de ne pas le retrouver, car lorsque j'ai lu ce passage, je n'y ai pas cru... cela me paraissait impossible, c'était de la pure invention !
Mais, plus tard, comme je traversais une situation très difficle, je me mis à prier de manière intense et sans discontinuer. Je priais en marchant, je travaillais en priant, j'étais souvent silencieux mais même quand je parlais, en moi-même je priais. J'ai écrit dans un précédent partage : "A une époque, prier était plus important que vivre". Je le confirme : la prière libère, la prière nous sort de nous-mêmes, la prière nous élève et nous tient droits. L'Esprit Saint lui-même guide notre prière, afin que celle-ci nous transforme en des âmes bien disposées devant Dieu.
C'est à cela que je songe la veille de ce dimanche. L'éclairage de la galerie vient de s'éteindre, je suis pratiquement plongé dans le noir et je sais que beaucoup d'hommes, à ma place, commenceraient à craindre. Mais non, le Seigneur est ici. De qui aurais-je crainte ?
Sujet: La puissance de la prière 
