Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,1-8.
Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire. '
Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer :
je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête. ' »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice !
Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ?
Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »
Ce juge inique ne respecte ni Dieu ni les hommes, c'est un juge sans justice qui profite certainement de sa position pour s'enrichir et acquérir du pouvoir. Mais dans ce cas-ci, harcelé mais sans pouvoir maltraiter une pauvre veuve sans risquer de perdre la notoriété qui fait sa bonne fortune, il va accorder à cette femme tout ce qu'elle lui réclame afin d'en être débarrassé. Conclusion: un tel homme fait justice à cette femme dans l'unique but d'en être débarrassé, à combien plus forte raison Dieu fera justice à ceux-là même qu'Il a choisi et qui crient vers Lui jour et nuit ?
Mais ne reste-t'il reste, quelque part, dans la mémoire de nos cœurs, des traces de demandes que nous avons formulées au Seigneur et qui n'ont pas été exaucées ? Dans ma vie, j'ai prié durant trois années de pouvoir revoir cette femme qui m'avait paru idéale pour me marier: n'était-elle pas issue d'un milieu chrétien, n'avait-elle pas des goûts semblables aux miens ? Et elle était célibataire... J'ai prié chaque jour durant trois ans, et moi qui dans les trois ans qui ont suivi ma conversion obtenait tout ce dont j'avais besoin en me tournant simplement vers Dieu, voici que je me heurtais à un mur de silence ? Cela ne m'a pas arrêté, sauf qu'au bout des trois années, je me suis dit : "C'est sans doute moi qui me suis trompé de demande". C'est ce jour là que je l'ai revue: j'avais laissé un copain à la boutique durant l'heure de midi, et je l'ai trouvée elle, revenue, assise à mon bureau à mon retour - et qui me sourirait ! Mais notre relation fut un échec total. Elle avait changé, était devenue rapace, séductrice, faisait de la séduction "un art"... au bout de neuf mois d'une relation déchirante et houleuse, pénible et destructrice, je me suis séparé d'elle. Et je compris tout d'un coup: Dieu n'avait pas répondu à ma demande car Il savait que cela se terminerait ainsi. Le jour de notre rupture définitive, j'ai senti dans mon âme comme une parole qui disait: "Je pouvais faire qu'elle revienne vers toi, mais je suis Dieu, je ne peux obliger quiconque à aimer !
Somme toute, j'avais été exaucé deux fois. D'abord, car j'avais exercé ma foi de demande - ce qui m'est très utile de nos jours, ensuite parce que j'avais obtenu de mieux connaître le Seigneur: Il lui déplaît de nous accorder ce qui nous causera des peines inutiles. Le troisième exaucement, c'est que je ne doute plus: ce qui m'arrive est le secret de Dieu, je n'ai plus besoin de savoir puisque je peux dire constamment: "Jésus,je m'en remets à Toi, Jésus, j'ai confiance en Toi !