Samedis 28 janvier 2010

Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur :
une lampe pour guider nos pas,
une lumière sur la route !
Alléluia. (Ps 118, 105)

« Est-ce que la lampe vient
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N'est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n'est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n'a été gardé secret,
sinon pour venir au grand jour.
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre,
qu'il entende ! » (Mc 4, 21-25)

Voilà la lampe à ne pas rester cachée, mais faite pour être élevée, manifesté pour guider et éclairer nos routes. Seigneur, donnes-nous des oreilles pour entendre.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,21-25.
Jésus disait encore à ses disciples cette parabole : « Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n'est caché, sinon pour être manifesté ; rien n'a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour.
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure dont vous vous servez servira aussi pour vous, et vous aurez encore plus.
Car celui qui a recevra encore ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. »

Prenez garde à ce que vous entendez, insiste encore Jésus après avoir averti "Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende !" La lampe, c'est la Lumière par laquelle nous avons été justifiés. Comme dit saint Jean, au chapitre 3 : Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises.
En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne lui soient reprochées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient reconnues comme des oeuvres de Dieu. »

Si nous sommes du nombre de ceux qui sont venus à la lumière, dont les yeux se sont ouverts et qui ont cru... alors prenons garde de ne pas dissimuler cette admirable et adorable et ineffable Lumière. Il nous est interdit de la garder pour nous-mêmes pour notre propre réjouissement. La Lumière est faite pour éclairer et doit donc être posée sur le lampadaire ! Que tous puissent la voir, que tous aient l'occasion de participer au discernement qu'opère la Lumière en chacun et dont tous ont besoin. Ainsi, nous avons vraiment reçu beaucoup d'amour en accueillant la Parole dans nos coeurs et dans nos vies - mais si nous avons la prétention de songer qu'autrui n'en est pas digne, quel malheur ! Car il viendra un jour où nous devrons rendre des comptes: si nous avons été débonnaires à cause de la grâce qui nous a été faite, quel sera notre bonheur "par surcroît !" dans le Royaume ! Mais si nous avons été avares d'amour, de joie, de paix, de miséricorde envers autrui, alors même le peu que nous aurons gardé pour nous-mêmes, il nous le sera retiré.

J'ai entendu ce matin, un partage, ou une réflexion d'un psychologue qui m'a surpris, comme quoi nous serions tous ces enfants de lumière, et que cette réalité demeure en nous que nous avons à découvrir, à restaurer, comme un trésor ancien enfoui sous les décombres, trésor qui mettra peut-être une vie à découvrir, à renouveler à faire ressortir, qui demandera du temps investi, de la patience envers soi et les autres sachant que nous avons tous ce même travail à accomplir, faire rejaillir cette beauté première qui a été déposé en nous, à redevenir ce que nous sommes pleinement en réalité, une réalité qui n'est pas façonnée sur les apparences d'un monde avec ses modes passagères, mais façonnés sur le modèle parfait que Dieu nous a laissé en son Fils Jésus. Mais certes certains choisirons momentanément les apparences, et prendrons le monde pour modèles, n'ayant pas connus leur beauté profonde, à nous peut-être de les voir déjà au delà de ces apparences trompeuses que le monde fait tant miroiter et de les voir déjà sous le jour des fils de Dieu pleinement accomplis, leur révélant ainsi leur dignité profonde.

Bonjour,
j'ai lu quelque chose qui ressemble beaucoup à ce que vous venez d'écrire. Il s'agit d'une expérience vécue par Thomas Merton, trappiste américain (décédé en 1968):

"Après plusieurs années je me retrouvai un jour dans mon village natal...C'était comme si soudain je voyais la beauté secrète de tous ces coeurs, la profondeur de ces coeurs où ni le péché ni le désir ni l'autoconscience ne peuvent atteindre le noyau de leur réalité, la personne que chacun est aux yeux de Dieu. Si seulement ils pouvaient tous se voir eux-mêmes comme ils sont réellement. Si seulement nous pouvions nous voir les uns les autres constamment de cette façon. Il n'y aurait plus de guerre, ni de haine, ni de cruauté, ni de cupidité...Mais cela ne peut être vu, seulement cru et "saisi" par un don particulier. Encore cette expression qui me revient: le point vierge. Au centre de notre être il y a un point de néant qui n'est pas touché par le péché ni par l'illusion, un point de vérité pure, un point ou une étincelle qui appartient totalement à Dieu, qui n'est jamais à notre disposition, d'où Dieu dispose de nos vies, qui est inaccessible aux fantaisies de notre propre mental ou aux brutalités de notre volonté. Ce petit point de néant et de pauvreté absolue est la plus grande gloire de Dieu en nous.C'est en somme Son nom écrit en nous, en tant que notre filiation. C'est comme un diamant pur, brillant de la lunière invisible. Il est en chacun."

(Conjectures of a Guilty Bystander )

Cité dans le livre de Placide Gaboury, Un Torrent de Silence

Comme cela est magnifique. Je comprend alors aussi que d'avoir un tel regard sur une personne, relève d'une grâce, que ce savoir sans aucun doute soutien. Regard aussi que si nous posons sur l'autre l'aidera aussi dans sa révélation, et dans le déploiement de sa beauté. Si on savait déjà regarder chacun dans la beauté de son devenir, qu'aurions-nous encore à nous plaindre d'eux, nous les aiderions dans leur plus grand devenir. Il m'est déjà arrivé de voir quelqu'un de cette manière, et je comprend que ce regard ne pouvait être de moi, puisqu'à chaque fois que je me remémorait cette vision, je me sentais emplir de l'Amour Divin. Et je peux vous dire pourtant que sur le plan humain mes yeux de chair pouvaient avoir une toute autre vision. Oh Seigneur prête nous tes yeux, pour que nous les voyions toujours comme tu les vois.