Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,31-35.
Jésus proposa à la foule une autre parabole: "Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ.
C'est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles,
accomplissant ainsi la parole du prophète : C'est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.
Il y a différentes façon de lire cette parabole. On peut dire que la graine de moutarde, comme le levain dans la farine, c'est l'enseignement de l'Evangile qui touche le coeur de certains hommes. Mais j'ai envie d'écrire, puisque cet enseignement est la Parole du Christ, que la graine de moutarde, c'est d'abord Lui, Jésus-Christ. Dès sa naissance, Il fut la graine minuscule semée dans la terre de Bethléem au fond d'une grotte (ou d'une étable) dont on n'a pu garder la trace. Elle a levé sans que personne ne s'en rende compte avant qu'Il paraisse à son baptême par Jean. Et Il est devenu ce grand arbre où les oiseaux du ciel viennent poser leurs nids, car sur la croix: "Une fois élevé de terre j'attirerai tout à moi !"
Quant au levain, il me fait plus songer à l'enseignement en lui-même. A l'époque romaine, le monde entier était sous la botte romaine et ne connaissait que la loi de la force et du piétinnement des légions sur tous les peuples du monde. Violences et folies destructrices. Si j'en crois Albert Jacquard, il faudrait songer à ce qu'aurait pu devenir la vie sur terre si le Nazisme avait duré quatre cents ans, comme l'Empire romain ! Le levain est donc, pour moi, ce petit ferment de bonté, de pitié et de miséricorde qui s'est introduit ici et là, s'étendant par contagion de l'un à l'autre, jusqu'à ce que les peuples finissent par en faire le principe même de leur existence.
De nos jours, je ne sais pas si je suis bien placé pour en parler, j'ignore si mon jugement est objectif, mais je crois que le monde aurait grand besoin de se laisser gagner par ce petit ferment de charité fraternelle. Il est un peu étonnant qu'il faille des catastrophes naturelles inattendues pour voir des voisins de toujours - mais qui s'ignoraient, se découvrir des affinités dans le malheur ! On a également érigé les droits des hommes en principe, alors que leurs devoirs sont laissés de côté... la balance s'équilibrera-t-elle un jour ? A nous de recommencer, non demain, mais aujourd'hui même. Il y a, pour chacun de nous quelqu'un à appeler, à visiter, à soutenir aujourd'hui (quant à moi, je sais déjà qui - et vous ?)