Evangile : Discours sur la venue du Fils de l'homme
Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail !
Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.
Mais si ce mauvais serviteur se dit : 'Mon maître s'attarde', et s'il se met à frapper ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes,
son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue:
il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Quels sont donc ces serviteurs fidèles et sensé à qui le maître a confié la charge de son personnel ? Ils doivent leur donner "la nourriture" en temps voulu, et cela jusqu'à l'arrivée. Ma première réaction est de dire : ce sont les Papes, les Évêques et les prêtres, la hiérarchie de l’Église, en somme. Mais pour peu que j'y songe un peu, je trouve qu'un père de famille chrétien, a, lui aussi la charge des âmes jeunes qui ne lui appartiennent pas mais qui constituent, eux aussi, comme tous les autres, le "personnel" de Jésus.
Moi qui vis, qui suis seul, j'ai tout de même une mère, mais aussi quelques relations qui comptent sur moi, pas tant pour que je participe à leurs plaisirs (je ne suis pas 'accroc' à la bière de fin de journée) mais pour montrer qu'il est simple de s'en passer. Je vis seul, mais je suis lié à la Congrégation qui m'a donné des règles auxquelles je me dois d'obéir sous peine de perdre toute force et tout courage. Je suis seul, mais je devais intervenir lorsque la chapelle où je vais communier s'est vue 'investir' par des membres de 'l'Armée de Marie'. Etc.
Car le mauvais serviteur, c'est le bon qui a cessé d'être bon. C'est le serviteur qui, peu à peu, a pris goût d'écouter les sirènes de ce monde - et comme elles sont captivantes ! il ne se passe pas un jour que nous n'entendions des choses nouvelles ! Que de bonnes choses à ne pas laisser passer ! Et il court ce serviteur d'abord simplement distrait, mais qui, vite, se laisse emporter par les passions revenues. Mais pourquoi le Seigneur le traite-t-il finalement d'hypocrite ? Car c'est la conscience nette et pure qui fait le serviteur, et c'est elle qui le pousse sans cesse à se corriger. Le mauvais serviteur tient sa conscience loin de lui mais offre un visage qui ne bronche pas, semble-t-il, mais sa faute est béante devant Dieu.