Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19,13-15.
On présenta des enfants à Jésus pour qu'il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartaient vivement.
Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
Il leur imposa les mains, puis il partit de là.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Essayer de visionner la scène, comme le propose saint Ignace, je découvre comme c'est utile. En effet, si l'on se contente de lire le texte, il y a des personnes, bien présentes dans ce récit, qui nous échappent à la première lecture. A côté de Jésus, des disciples et des enfants... il y a... les parents, bien entendu ! "On présenta des enfants à Jésus", dit le texte: c'est le pronom indéfini qui les révèle. Ces parents ont pris l'initiative de rassembler leurs enfants pour les mener à l'endroit où se tenait Jésus. La réaction des disciples montre également combien la société était hiérarchisée et organisée - et, faut-il le dire, très "masculine". Du coup, a contrario, je m'imagine bien que dans les couples qui ont conduit leurs enfants à Jésus, ce sont les mères qui ont décidé !
Et les voici donc, comme tous les enfants du monde, remplis de confiance, qui courent et crient et s'éparpillent dans un beau désordre avant d'arriver au pied du Seigneur qui les reçoit, les regarde (et je peux deviner que Jésus voit tout ce qu'il y a dans leurs cœurs et leur impose les mains en un signe de bienveillance et un geste de protection). C'est l'occasion aussi d'énoncer une vérité très simple: "Le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent".
Les figures de sainte Thérèse de Lisieux, de sainte Faustine et de Dominique Savio s'imposent à mon esprit, parmi d'autres, du fait de leur très prompt éveil spirituel:
- A neuf ans, Thérèse s’adresse à la mère Marie de Gonzague, la prieure du Carmel où vient d’entrer sa sœur Pauline :
"Vous m’avez expliqué la vie du Carmel qui me sembla si belle ! En repassant dans mon esprit tout ce que vous m’aviez dit, je sentis que le Carmel était le désert où le Bon Dieu voulait que j’aille aussi me cacher… Je le sentis avec tant de force qu’il n’y eut pas le moindre doute dans mon cœur : ce n’était pas un rêve d’enfant qui se laisse entraîner, mais la certitude d’un appel divin ; je voulais aller au Carmel non pour Pauline, mais pour Jésus seul… Je pensai beaucoup de choses que les paroles ne peuvent rendre, mais qui laissèrent une grande paix dans mon âme".
- Sainte Faustine, née Hélène Kowalska reconnut sa vocation deux ans plus tôt que sainte Thérèse. A sept ans, Hélène entend pour la première fois en son âme la voix qui l’appelle à une vie religieuse. Mais ses parents ne sont pas d’accord. Elle essaie donc d’étouffer cette voix intérieure. A neuf ans, elle vit profondément sa première communion et restera toute sa vie sensible à la présence du Dieu vivant dans l’eucharistie.
- En continuant ainsi, il faudrait citer aussi Dominique Savio. A l'âge de quatre ans, A 4 ans, il récitait tout seul ses prières du matin et du soir, les prières avant et après les repas, l'Angélus. Il aimait déjà alors se retirer dans un coin pour y « parler avec Dieu"
Le Seigneur appelle à tout âge, mais heureux ceux et celles dont l'âme s'est ainsi ouverte d'emblée à la vie éternelle !