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 |  Sujet: « Dieu veut épouser l'âme dans la foi » Padre Pio  Jeu 25 Mar - 16:33 | |
| 16 « Dieu veut épouser l'âme dans la foi »
Voici, adressée au Père Agostino, une lettre dans laquelle Padre Pio se révèle comme un maître de vie spirituelle [vol. I, n. 167].
Pietrelcina, 19 décembre 1913 I.M.I.D.F.C.
Mon cher père,
Que Jésus soit toujours avec vous.
À l'occasion des fêtes de Noël, toutes proches, je vous envoie, le cœur sur les lèvres et avec toute mon affection filiale, mes vœux les plus sincères. Que l'Enfant Jésus vous réserve du bonheur en tout et par tout.
Que l'Enfant Jésus veuille accueillir mes pauvres et faibles prières pour vous, pour tous les supérieurs, pour l'humanité entière. C'est pour tous que je vais prier d'une foi plus vive dans ces prochains jours saints.
Que cet Enfant divin veuille satisfaire aussi mes aspirations : l'aimer autant qu'une créature peut le faire ici-bas et le voir aimé par toutes les autres créatures.
Et puis, qu'il fasse descendre la rosée céleste dans les cœurs de ces deux âmes qui sont dans l'affliction ! À pré-
sent je n'ai rien à leur dire, si se n'est que leur sort est enviable. Mon esprit se réjouit de les voir si bousculées et j'éprouve pour elles une sainte jalousie, celle de l'émulation. En ce moment, leur état, notamment celui de la première, ne leur permet pas de recevoir du réconfort à partir de bonnes paroles.
Dieu a plongé dans les ténèbres leur intellect, leur volonté dans l'aridité, leur mémoire dans le vide, leur cœur dans l'amertume, dans le découragement, dans une extrême désolation ; tout cela est bien enviable, car cela dispose et prépare leur cœur à l'accueil de la vraie forme de l'esprit : l'union d'amour.
Dieu est avec elles. Elles devraient s'en convaincre en considérant la volonté qui les anime de se dévouer toujours et entièrement à Dieu et de le servir et honorer. Qu'elles ne s'inquiètent pas si cette volonté de se dévouer à Dieu et d'accomplir des œuvres pour la gloire et l'honneur de la majesté divine produisait jadis des effets doux et suaves sur leur esprit ou sur leurs sens. Tout cela est secondaire, et Dieu l'accorde à des âmes faibles et encore peu avancées, mais il le fait disparaître des âmes à l'esprit déjà fortifié.
Dieu veut épouser l'âme dans la foi et l'âme appelée à ce mariage céleste doit marcher dans la foi pure, seul moyen convenant à cette union d'amour. Pour s'élever à la divine contemplation, l'âme doit être purifiée de toutes ses imperfections : les actuellesl9 par des corrections sensibles, et les habituelles - comme certaines affections ou certaines
habitudes imparfaites que la correction sensible n'arrive pas à déraciner et qui demeurent dans l'âme comme des racines - par une correction spirituelle, c'est-à-dire que Dieu pénètre entièrement l'âme d'une lumière d'en haut, la transperce au plus profond d'elle et la renouvelle de fond en comble.
Imperfections actuelles : erreurs ou fautes nées de circonstances.
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Cette lumière d'en haut envoyée par Dieu pénètre ces âmes, envahit leur esprit dans la peine et la désolation et produit sur elles des afflictions extrêmes et des souffrances de mort. Dans ces conditions, les âmes ne peuvent pas comprendre cette action de Dieu, cette lumière d'en haut ; et cela pour deux raisons. La première concerne la lumière elle-même. Celle-ci, élevée et sublime, dépasse infiniment les capacités de l'âme ; alors, plutôt que de l'illuminer, elle la plonge dans les ténèbres et les tourments. La seconde raison concerne la pauvreté et l'impureté des âmes. À cause de ces limites, la lumière d'en haut est pour l'âme source de ténèbres, de peines et d'afflictions. Par conséquent, plutôt que d'être consolée, l'âme en sort désolée, ses aspirations sensibles sont mortifiées par de lourdes peines et ses facultés spirituelles sont meurtries elles aussi par de graves anxiétés et d'horribles supplices.
Tout cela arrive au commencement, car la lumière divine ne trouve pas les âmes prêtes à l'union divine. Elle les purifie donc, et lorsqu'elles sont purifiées, elle les illumine de l'intérieur et les élève à la vision de Dieu et à l'union parfaite avec lui.
Que ces âmes-là se réjouissent donc dans le Seigneur pour le haut degré auquel il les élève et qu'elles lui fassent pleine confiance, comme le saint Job qui, lui aussi réduit dans un état lamentable, espérait voir la lumière après les ténèbres.
Avant de terminer, je serais curieux de savoir pourquoi cette âme-là ne reçoit pas la communion chaque jour.
Veuillez transmettre mes vœux à toute la communauté et rendre au Père Paolino, au centuple, ses salutations ; qu'ils prient pour moi ; j'en ferai autant pour eux tous.
Je vous présente des amabilités de la part de tous ceux qui vous connaissent.
Frère Pio
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