Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21,12-19.
Jésus parlait à ses disciples de sa venue: "On portera la main sur vous et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.
Dans cet enseignement de Jésus, il n'y a pas seulement l'annonce des contradictions et des persécutions que subiront les disciples - mais égalemen tous ceux quii aiment et suivent Jésus, mais il y a, surtout, un bouleversement de vie qui fait que nous ne sommes plus du monde, n'appartenont plus au monde. Evidemment, ce retrait ne peut que choquer, car dit encore Jésus le monde aime ce qui lui appartient.
Un ami psy m'a dit un jour: "En ne buvant plus ta bière le soir avec les autres commerçants, ce que tu fais, c'est "rompre la congruence", et ce n'est pas bon pour les affaires ! N'ayant jamais entendu ce mot, je lui ai demandé de me l'expliquer et aujourd'hui, j'en retrouve la définition. En psychologie, on appelle congruence : l'accord des croyances internes, des stratégies et des comportements en vue d'obtenir un résultat précis. La congruence du discours et des attitudes est une composante essentielle du charisme et de la réussite." Et au fond, l'ami Elio avait raison. Le seul fait d'adopter une attitude et un comportement différent, c'est écarter de soi la réussite et le bonheur "selon le monde". Mais à cette époque déjà, je savais que le monde n'est qu'un menteur et, précise Jésus, le mensonge à un père qui est "assassin dès le commencement".
Ma conversion m'avait fait sortir de cet engluement dans les règles et les manières du monde. Mais ce n'était pas du tout malheureux ! J'ai un autre souvenir: du jour où j'ai pris mon repas du soir en compagnie de Sabrina et de ce couple d'amis qui m'a renié ensuite: Eric et Véronique. J'avais la Joie dans mon coeur à chaque minute, de ce temps-là ! Comme Véronique apportait le plat de spaghettis, un très grand plat de spaghettis, il s'est produit comme une pause, un temps mort. Moi, intérieurement, j'avais dit mon Benedecite - et voici que Véronique s'écrie: "C'est fou, çà, je me suis dit à l'instant: il ne nous reste plus qu'à "dire les grâces" ! Et Sabrina, de renchérir aussitôt : "C'est incroyable, c'est la pensée qui m'est venue aussi !"... Et de ce temps-là, je pouvais leur dire sans choquer: c'est le Seigneur qui nous indique qu'Il est parmi nous. Eric a débouché le vin à ce moment-là.
Il y a donc bien contradiction, division mais à l'extérieur ! Si l'on a consenti à s'en remettre au Seigneur, il y a surtout un surcroît de cohérence intérieure. Les cheveux peuvent donc tomber, pas un seul n'est perdu ! Tout n'est pas facile dans une vie de chrétien, mais tout "vérifie" la Parole de notre maître et cela, c'est une vraie et grande joie à laquelle notre esprit frémit sans cesse.
Il faut se souvenir, dans les Actes des Apôtres, que les disciples, qu'on ne savait pas contenir en prison, avaient été flagellés avant d'être libérés... et ils s'estimaient tout heureux d'avoir subi ce sévice à cause de leur foi. Comme la chair s'oppose tout le temps à l'esprit, on ne peut comprendre ce "bonheur" que de manière spirituelle, le rapprochant des paroles de l'Evangile de ce jour. Si nous menons correctement, avec sincérité, notre vie intérieure, le souci de cohérence entre nos pensées, nos paroles et nos geste ne peut que s'agrandir pour finalement occuper toute l'âme. C'est ainsi que j'explique les martyrs, de tous les temps, n'ont pas eu "peur". Instinctivement sans doute, au moment de la mort, mais auparavant, jamais: les menaces et les vexations ne faisant que renforcer la conviction du croyant.
Voici donc des éléments qui pourraient nous servir dans l'avenir, puisque tant de gens nous disent que la fin des temps est là - peu importe si nous sommes prêts...