Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,2-16.
On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis : celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
En songeant à saint François d'Assise, aux efforts qu'il dût entreprendre sur lui-même, non pour vivre la pauvreté, mais se dépouiller encore de la gêne qu'il avait à mendier son pain, je me dis que cette difficulté-là, les enfants ne la connaissent pas. Lorsque je n'étais encore qu'un enfant en culottes courtes, mon père me dit un jour de partager mon "quatre heures" avec un camarade qui n'avait rien, ce fut très facile. D'abord, je ne craignais pas du tout de manquer de rien, en plus, puisque mon père l'avait dit, cela ne pouvait être que juste. La qualité qu'ont les enfants, c'est d'avoir le front pur de tous nos soucis, nos souillures et nos calculs.
Je me souviens de ce conte dans lequel un roi dépense une fortune pour acquérir de nouveaux vêtements. Il finit par acheter très cher des vêtements miraculeux - car invisibles, et organise ensuite une sortie devant le peuple. Et le peuple applaudit, il applaudit toujours. Mais finalement, un immense éclat de rire soulève la foule: car les enfants se sont écriés: "Le roi est tout nu !", et l'on n'avait pas prévu cela.
Dans cet Evangile, Jésus précise bien que celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant, n'y entrera pas. En disant cela, il nous invite à nous souvenir de notre propre enfance, pourquoi ce temps nous est apparu si libre et enchanteur, alors même que nous étions faibles, que nous n'avions rien appris encore, et que nous ne songions certes pas à la mort. Le verbe "aimer" ne nous posait aucun problème, alors qu'est-ce qui a changé ?