Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,46-47.48-49.50.53.54-55.
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Le prêtre nous a lu aujourd'hui l'épisode de Jésus perdu au temple, que j'avais déjà entendu au cours de cette semaine, il me semble. Mais sur l'Evangile au quotdien j'ai trouvé le Magnificat. Je me souviens un peu du commentaire qu'en avait laissé Lanza del Vasto. Il s'était beaucoup attardé sur ce pouvoir donné à l'âme "d'exalter" son Seigneur. Ce qui me frappe de mon côter, c'est que les verbes "exalter" et exulter" n'ont qu'une seule lettre qui diffère...
Dans mon dictionnaire : on trouve une plus nette différence: exalter, c'est élever très haut par des louanges, tandis qu'exulter: c'est être pris d'un sentiment d'extrême félicité "mêlée d'excitation"... Cela me permet de saisir un peu le double mouvement qui s'accomplit en Marie, mouvement d'échange : sa louange monte vers le Ciel, et du Ciel elle recueille une très grande joie. Evidemment, cela m'a rappelé le jour de ma conversion ! Sauf que ma louange était muette, car je suis passé d'abord par un immense étonnement, bien avant de me mettre à la louange. Quant à l'exultation, pour çà, oui, tout à fait: c'est une joie comme un feu, qui semble devoir consumer tout l'être. L'esprit s'ouvre hors des frontières que la raison lui avait fixée. Les mots qui sont dans l'Evangile deviennent aussitôt "la Parole", et un immense travail (je songe au "travail" de l'accouchement) commence dans la conscience de celui qui reçoit: que de découvertes d'un seul coup !
Saint Ambroise, dans son Commentaire du Magnificat a laissé cette prhase surprenante: « Si, selon la chair, la mère du Christ est unique, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu ». Ainsi, le saint Docteur nous invite à faire en sorte que dans notre âme et dans notre vie, le Seigneur trouve une demeure. Nous ne devons pas seulement le porter dans le cœur, mais nous devons l'apporter au monde, afin que nous aussi nous puissions engendrer le Christ pour notre temps, dans notre vie quotidienne, dans nos rapports avec autrui. Je constate encore que tout ce qui est réellement important se déroule, comme dans la vie de Marie, sans faire le moindre bruit "dans le monde"...
(Dans mon journal, Michaël Jackson, dans la liturgie du jour, le Magnificat !)