Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,11-18.
Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai entendu ce passage aujourd'hui, à l'occasion de la journée des vocations. Les paroles de Jésus sont si simples que je me suis demandé : ont-elles besoin d'un commentaire de plus ? Oui, tout de même, ne serait-ce que pour entretenir ma joie ! Evidemment, le berger mercenaire est celui qui est payé pour garder les brebis et sa motivation n'est pas l'amour, mais le gain. Tandis que Jésus est le pasteur qui "connaît", et ce verbe revient trois fois. Jésus connaît ses brebis de la même manière qu'il est lui-même connu du Père et que le Père le connaît. Il y a déjà là, en substance, l'icône de la trinité, d'André Roubiev. ( A rechercher sur
André Roublev ) Le Seigneur qui s'annonce comme le bon pasteur nous invite tout simplement au banquet de l'Amour.
Il y a aussi l'amour livré: je donne ma vie pour mes brebis. Je comprends ceci un peu mieux chaque jour, car plus je m'implique dans le service de mon prochain, plus je suis délivré des soucis de mon entretien, ou de ma santé, ou de mes revenus. Aujourd'hui, j'ai écrit à une personne malade, jadis très cultivée, qui n'a pu reconnaître dans une rime un vers de Victor Hugo: "Peu importe: c'est d'abord le poème qu'on aime, et ensuite le poète; toi, tu es le poème et Dieu est le poète. Et tout est dit: car t'aimer est ce qui vient en premier, et ce qui vient en second n'en retire rien."
Celui qui sait lire est celui qui comprend aussi.