Il m'est arrivé souvent de reprendre un Evangile qui m'avait déjà inspiré de multiples commentaires, mais la Parole donne son fruit chaque jour dans ma vie, que je me sois levé de bonne ou de mauvaise humeur, car c'est bien l'Esprit qui fait vivre. De telle façon que, lorsque je ne peux pas communier à l' hostie, je communie à la Parole. Seule différence: communier à la Parole demande une préparation intérieure que je trouve un peu plus exigeante (il faut faire le vide en soi, ce qui est plus simple à l'église). Pour le reste, Jésus touche mon esprit par sa parole, mon coeur en est transpercé et, à travers mon coeur, ma chair elle-même est obligée de se redresser. Comme il m'était difficile de croire au début que je lisais ! C'est que j'entrais dans l'Evangile en cherchant l'erreur: drôle d'attitude, peu favorable ! Mais du fait de notre précarité, la Parole nous rejoint dans les moments où les événements de la vie nous bousculent et où nous recherchons un point fixe solide.
Je remarque encore, dans ce passage, comme Jésus fait allusion au mouvement interne de la Trinité, du Père au Fils et du Fils au Père dans l'Esprit saint. Il y a dans le discours de Jésus une force tranquille et sûre, qui laisse deviner depuis quelle hauteur ces mots sont prononcés, mais aussi dans la plus grande humilité. Celui qui se tient proche du sol est proche de Dieu, car quiconque s'élève sera abaisse et quiconque s'abaisse sera élevé.