Cette fête de l'Assomption aura vraiment été pour moi une belle journée. A Brasménil, les cloches sonnaient "à toute volée" au moment de mon arrivée. Il y avait plus de voitures que d'habitude, mais je me suis garé sans peine. Levé à 7h, sur l'autoroute à 7h30, très peu de circulation et cette place de l'église, toute 'fraîche', où l'on respire à l'aise (pas d'horodateurs, c'est sans doute çà !). Serré la main de trois personnes, dont les propriétaires de mon magasin ! Ils me l'ont dit: je suis bien surveillé (en réalité, des connaissances communes leur avaient rapporté m'avoir vu dans l'église les deux derniers dimanches et cela leur a donné l'idée de venir). Mais comme j'en ai l'habitude, j'ai choisi une chaise solitaire à mi-longueur, pour voir l'autel et bien entendre. Je m'étais préparé à devoir feuilleter beaucoup mon ancien missel, mais finalement, il est resté sur la chaise voisine durant toute la durée de la célébration.
C'est que cette célébration, je suis vraiment "entré dedans", les chants latins n'étaient plus des 'souvenirs qui remontent' mais un véritable moyen pour trouver le recueillement tant recherché ailleurs, mais en vain... C'est ainsi que la Paix m'a envahi peu à peu (je ne dis pas 'la Joie' comme je le disais il y a quelque temps), mais 'la Paix' : une pacification intérieure, comme un calme plat au milieu de la tempête des jours et des semaines, et en outre: un calme lumineux... Cette fois, je n'ai plus éprouvé de gêne à me mettre à genoux et à tendre la langue. Je sais pourquoi c'est plus facile : parce que c'est une communion, c'est-à-dire que chacun faisant de même, on est content de se reconnaître en eux en faisant comme eux. Impression d'être en famille. D'une certaine façon, je retrouve ma place comme je l'avais trouvée un jour au monastère des Soeurs Clarisses, autrefois.
Voici un petit reportage sur la maison (retrouvée) ou a vécu la Vierge Marie, toujours soutenue par saint Jean, à Éphèse :
« Meryemana » - La maison de Marie à Ephèse
Dans la Bible, Jésus sur la Croix confia sa mère à saint Jean l'Evangéliste. Vers l’an 37, ce dernier a amené la Vierge Marie à Ephèse après la mort du Christ, et elle y a vécu jusqu'à la fin de ses jours dans une petite maison (Meryemana evi ) construite pour elle sur le Bulbul Dagi (Koressos, Mont Rossignol). Aujourd'hui, c'est un lieu de pèlerinage populaire pour les chrétiens et les musulmans. Cette maison a été reconnue par le Vatican et une cérémonie y est célébrée le 15 août, ainsi que des offices religieux réguliers. Il s'agit d'une modeste maison de pierre située à 8 km de Selçuk (Ephèse) et à 25 km de Kusadasi. Grégoire de Tours (538-594) a été le premier à parler d’une vénérable chapelle située sur une montagne près d’Ephèse : « Au sommet d’une montagne proche d’Ephèse, il y a quatre murs sans toit. Jean habita à l’intérieur de ces murs » (Liber Miraculorum, I,30).
Sa découverte
On doit “l’invention” de la Maison de la Vierge à Éphèse à un concours de circonstances assez étonnant et somme toute providentiel. Les visions d’Anne-Catherine Emmerick, la grande stigmatisée de Dülmen, si précises sur la vie de la Vierge Marie, inspirèrent en 1880 l’idée à un prêtre français, l’abbé Gouyet, de se rendre à Éphèse pour constater sur place la véracité des propos et pour découvrir, peut-être, l’emplacement de la maisonnette d’Éphèse. Après quelques recherches, il parvint en un lieu où se dressait une ruine et quand il demanda le nom de l’endroit, on lui répondit : Panaya Kapoulou, la “porte de la Vierge”. De mémoire d’homme, les habitants de la région venaient y célébrer, le 15 août, l’Assomption de la Vierge, parce que, disaient-ils, c’était en cette maison qu’elle était morte.
Les premières fouilles entreprises confirmèrent l’antiquité des fondations de la maison et la découverte fut authentifiée par Mgr Timoni, archevêque de Smyrne, en 1892. C’est ainsi que la Maison de la Vierge, où la Mère de Jésus vécut exilée auprès de saint Jean, est un sanctuaire marial depuis plus d’un siècle et surtout, du fait de la vénération de l’islam pour la Mère de Jésus, qu’elle est devenue le lieu d’un pèlerinage commun aux chrétiens et aux musulmans qui compte plus de 300 000 pèlerins par an.
Description des lieux selon Anne Catherine Emmerick
« Sa maison était située à trois lieues et demie de là, sur une montagne qu’on voyait à gauche en venant de Jérusalem, et qui s’abaissait en pente douce vers la ville. Lorsqu’on vient du Sud, Éphèse semble ramassée au pied de la montagne ; mais à mesure qu’on avance, on la voit se dérouler tout autour. Au midi on aperçoit des allées plantées d’arbres magnifiques, puis d’étroits sentiers conduisent sur la montagne, couverte d’une verdure agreste. Le sommet présente une plaine ondulée et fertile d’une demi-lieue de tour : c’est là que s’était établie la sainte Vierge. (…)
Avant de conduire la sainte Vierge à Éphèse, Jean avait fait construire pour elle une maison en cet endroit, où déjà beaucoup de saintes femmes et plusieurs familles chrétiennes s’étaient établies, avant même que la grande persécution eût éclaté. Elles demeuraient sous des tentes ou dans des grottes, rendues habitables à l’aide de quelques boiseries. Comme on avait utilisé les grottes et autres emplacements tels que la nature les offrait, leurs habitations étaient isolées, et souvent éloignées d’un quart de lieue les unes des autres. Derrière la maison de Marie, la seule qui fût en pierre, la montagne n’offrait, jusqu’au sommet, qu’une masse de rochers d’où l’on apercevait, par delà les allées d’arbres, la ville d’Éphèse et la mer avec ses îles nombreuses. (…) La maison de Marie était carrée, la partie postérieure seule était arrondie ; les fenêtres étaient pratiquées au haut des murs et le toit était plat. Elle était divisée en deux parties par le foyer, placé au centre (...) » (Anne-Catherine Emmerick, Visions, Ed. Tequi, s.d., pp. 486-487).
Depuis la proclamation du dogme de l’Assomption en 1950, le gouvernement turc a ouvert une route qui va d’Ephèse à la Maison de Marie ; et les millions de touristes découvrent ainsi « “Meryemana” (La Mère Marie), comme s’appelle ce sanctuaire.
Des millions de pèlerins catholiques, orthodoxes (de Roumanie, Grèce, Russie, etc.), protestants (allemands, américains, etc.), anglicans viennent à Ephèse. A Ephèse, saint Jean aurait écrit son Evangile ; dans l’île de Patmos, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, il a reçu les révélations de l’Apocalypse. Saint Paul a vécu trois ans à Ephèse. Les Sept Eglises de l’apocalypse sont toutes dans la région d’Ephèse. C’est aussi à Ephèse qu’a eu lieu en 431 le Concile qui a déclaré Marie Mère de Dieu (« Theotokos »), dans la première église au monde qui lui fut dédiée.
Ce que l’on découvre de la Mère de Dieu dans sa Maison d’Ephèse, est emblématique de sa Mission Maternelle de miséricorde, de paix, d’unité, qu’elle veut déployer dans le monde entier, auprès de tous ses enfants.
Le Pape Paul VI s’est rendu en pèlerinage à la Maison de Marie le 26 juillet 1967. Le Pape Jean-Paul II s’arrêta dans ce Sanctuaire le 30 novembre 1979. Lors de son voyage en Turquie le Pape Benoît XVI a célébré la Messe AU SANCTUAIRE "MERYEM ANA EVÌ", le mercredi 29 novembre 2006.
Voici l'homélie que le Saint-Père a prononcée à cette occasion.
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Chers frères et soeurs,
Au cours de cette célébration eucharistique, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour la maternité divine de Marie, un mystère qui fut ici, à Ephèse, lors du Concile oecuménique de 431, solennellement confessé et proclamé. En ce lieu, l'un des plus chers à la Communauté chrétienne, sont venus en pèlerinage mes vénérés prédécesseurs, les Serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II, qui s'arrêta dans ce Sanctuaire le 30 novembre 1979, un peu plus d'un an après le début de son Pontificat. Mais il y a un autre de mes Prédécesseurs qui s'est rendu dans ce pays non pas en tant que Pape, mais comme Représentant pontifical, de janvier 1935 à décembre 1944, et dont le souvenir suscite encore une grande dévotion et sympathie: le bienheureux Jean XXIII, Angelo Roncalli. Il nourrissait une grande estime et admiration pour le peuple turc. A cet égard, j'ai plaisir à rappeler une expression que l'on peut lire dans son Journal de l'âme: "J'aime les Turcs, j'apprécie les qualités naturelles de ce peuple qui a également toute sa place dans la marche de la civilisation" (n. 741). En outre, il a laissé en don à l'Eglise et au monde une attitude spirituelle d'optimisme chrétien, fondé sur une foi profonde et une union constante avec Dieu. Animé par cet esprit, je m'adresse à cette nation et, de manière particulière, au "petit troupeau" du Christ qui vit au milieu de celle-ci, pour l'encourager et lui manifester l'affection de l'Eglise tout entière. Je salue avec une grande affection vous tous, qui êtes ici présents, fidèles d'Izmir, de Mersin, d'Iskenderun et d'Antakya, et ceux qui sont venus de diverses parties du monde; ainsi que ceux qui n'ont pas pu participer à cette célébration, mais qui sont spirituellement unis à nous. Je salue, en particulier, Mgr Ruggero Franceschini, Archevêque d'Izmir; Mgr Giuseppe Bernardini, Archevêque émérite d'Izmir; Mgr Luigi Padovese, les prêtres et les religieuses. Je vous remercie de votre présence, de votre témoignage et de votre service à l'Eglise, sur cette terre bénie où, aux origines, la communauté chrétienne a connu de grands développements, ainsi que l'attestent également les nombreux pèlerinages qui se rendent en Turquie.
Mère de Dieu - Mère de l'Eglise
Nous avons écouté le passage de l'Evangile de Jean qui invite à contempler le moment de la Rédemption, lorsque Marie, unie au Fils dans l'offrande du Sacrifice, étendit sa maternité à tous les hommes et, en particulier, aux disciples de Jésus. Le témoin privilégié de cet événement est l'auteur du quatrième Evangile lui-même, Jean, le seul des Apôtres qui resta sur le Golgotha avec la Mère de Jésus et les autres femmes. La maternité de Marie, qui commença avec le fiat de Nazareth, s'accomplit sous la Croix. S'il est vrai - comme l'observe saint Anselme - qu'"à partir du moment du fiat, Marie commença à nous porter tous dans son sein", la vocation et la mission maternelle de la Vierge à l'égard des croyants en Christ commença de manière effective lorsque Jésus lui dit: "Femme, voici ton fils!" (Jn 19, 26). En voyant sa Mère du haut de la Croix et le disciple bien-aimé à ses côtés, le Christ mourant reconnut les prémisses de la nouvelle Famille qu'il était venu former dans le monde, le germe de l'Eglise et de la nouvelle humanité. C'est pourquoi il s'adressa à Marie en l'appelant "femme" et non "mère"; un terme qu'il utilisa en revanche en la confiant au disciple: "Voici ta mère!" (Jn 19, 27). Le Fils de Dieu accomplit ainsi sa mission: né de la Vierge pour partager en tout, hormis le péché, notre condition humaine, au moment de son retour au Père, il laissa dans le monde le sacrement de l'unité du genre humain (cf. Const. Lumen gentium, n. 1) : la Famille "rassemblée par l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint" (Saint Cyprien, De Orat. Dom. 23: PL 4, 536), dont le noyau primordial est précisément ce lien nouveau entre la Mère et le disciple. Ainsi, la maternité divine et la maternité ecclésiale demeurent soudées de manière indissoluble
En 1891 en effet, les Pères Lazaristes Poulin et Jung, du collège français d’Izmir en Turquie, et Sœur Marie de Grancey, ont voulu vérifier l’authenticité des visions concernant Ephèse, à 50 km d’Izmir. Ce qu’ils découvrirent était étonnamment conforme aux descriptions de Catherine Emmerich. Grâce à des dons, la “Maison de Marie” et la propriété qui l’entoure, ont pu être achetées. On a tout lieu de penser que cette chapelle byzantine du VII° siècle restaurée, aux sous-bassements du 1° siècle, qui portait le nom de “Panaghia-Capulu” (La Porte de la Toute Sainte) a été édifiée effectivement sur les restes de la maison de Marie.
Mgr Jacques MASSON
Trouvé sur le site :
http://www.hermas.info