Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,47-51.
Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. »
Nathanaël lui demande : « Comment me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! »
Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »
Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »
Si je sors de l'imagerie de l'ange aux grandes ailes et tout lumineux, je retrouve néanmoins les inspirations qui me touchent à certains moments de ma journée, mais aussi la qualité lumineuse de ces intuitions... Aujourd'hui - et déjà hier, il m'est venu à l'esprit plusieurs fois de prier mais avec une sorte de "chanson intérieure", et de prier avec amour et par amour, sans la moindre demande. Or, cette idée m'avait déjà touché une première fois, un matin, vers deux heures, au sortir d'un profond cauchemar dont les péripéties m'échappent mais qui mêlait des images très pénibles concernant la vieillesse et la mort sans amour... Très accablé, après avoir d'abord pris une douche, j'avais recherché un ouvrage spirituel dans ma bibliothèque. J'avais trouvé Maître Eeckhart et ce conseil qui tenait en une courte phrase: : "Il faut cesser de rechercher Dieu pour obtenir des réponses, mais il faut prier Dieu pour Dieu, car Il EST la réponse !"
Je me suis donc mis à prier ainsi et je continue d'évoluer dans des pensées où se mêlent gratuité et reconnaissance. J'ai par exemple songé que le sacrifice d'Abel au Seigneur, qui lui valut la rancune de son frère Caïn, tenait plus d'une somptueuse corbeille de fruits, agencés avec soin, que du simple résultat d'une cueillette sans ordre... La beauté mêlée à la prière, après tout, après cette messe retransmise depuis Solesmes, qui la contredirait !
Le monde, derrière le petit écran de la télé - ou de l'ordinateur, me paraît évoluer de façon de plus en plus chaotique. A l'instant, j'ai de nouveau frémi en voyant passer un groupe de jeunes étudiants, dont chacun avait sa propre musique qui lui hurlait dans les oreilles... j'ai vérifié : pas dans une oreille, non, dans les deux ! Ils ont l'âge des multiples rencontres, et ils s'isolent... n'est-on pas en train de fabriquer un monde de zombies ?
Et finalement, plus je me sens pécheur, plus je me sens l'objet de la Miséricorde divine. Abattu, peut-être, mais de plus en plus confiant dans l'issue finale. "Vous verrez les cieux ouverts", dit Jésus. Eh bien, j'en suis sûr, oui, je les verrai !