Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,1-5.
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé ; ses disciples arrachaient et mangeaient des épis, après les avoir froissés dans leurs mains.
Des pharisiens lui dirent : « Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu'il eut faim, lui et ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea, et en donna à ses compagnons, alors que les prêtres seuls ont la permission d'en manger. »
Jésus leur disait encore : « Le Fils de l'homme est maître du sabbat. »
Le Fils de l'homme est maître du sabbat, cela veut dire aussi que la religion est faite pour l'homme et non l'homme pour la religion ! Comprenons-nous bien : pour vivre en Dieu correctement, il est nécessaire de suivre les règles instituées, sans cela ce serait l'anarchie. Et puis d'ailleurs, le Seigneur est le premier à réclamer des fidèles l'obéissance aux prêtres qu'Il a institués - et même quand les prêtres sont indignes (si !)
Cependant, le repos du jour du Sabbat n'est pas un but en soi, ni la sanctification du dimanche. Les Pharisiens et les chefs des prêtres avaient dénaturé le Sabbat pour asseoir leur autorité temporelle. Mais à l'origine, le Sabbat était un jour festif durant lequel l'homme se reposait de son activité de la semaine et se souvenait de la multitude des signes de miséricorde donnés par Dieu à son peuple. Jour de repos, jour de fête familiale, jour pour visiter les parents ou les voisins, jour bienvenu !
Du temps où l'église locale (je veux dire: dans mon quartier) avait encore autorité sur le coeur des hommes, nous étions très heureux le dimanche. Cela remonte à loin, mais je me souviens qu'après avoir servi la messe, une fois l'aube enlevée, je me sentais tout joyeux et je cognais du coude mon voisin, enfant de choeur avec moi, en lui disant: "Chouette, en rentrant, il y a du rôti et des frites !", et Philippe me répondait : "Et tu oublies le vin !" C'est vrai, le dimanche, il y avait aussi du vin à table. Pas tous les jours, l'alcool, seulement le dimanche, de même pour les plats riches plus difficiles à digérer. (Eh, il y avait la sieste aussi, et pour les époux, un peu plus que la sieste...)
Ce temps-là, il est loin. C'était le temps où la rigueur des jours de semaine - et la rigueur aussi des préceptes de foi aboutissaient, chaque semaine, à des sentiments de délivrance, de joie et de reconnaissance d'autrui... dont j'assure qu'ils avaient leurs qualités surnaturelles !