Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,54-58.
Jésus alla dans son pays, et il enseignait les gens dans leurs synagogue, de telle manière qu'ils étaient frappés d'étonnement et disaient: "D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles?
N'est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses soeurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d'où lui vient tout cela ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui. Jésus leur dit : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa propre maison. »
Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.
Cette petite phrase : "Alors, d'où lui vient tout cela ?" nous en dit long sur l'attitude d'effacement de Jésus à Nazareth durant les trente ans sa "vie cachée". Ce qui me rappelle le mot d'un enfant (où ai-je lu cela ?) qui disait, en voyant l'hostie: "C'est Jésus caché !". Donc, Jésus, considéré comme adulte dès l'âge de douze ans, n'a plus rien dit depuis l'épisode dans lequel Joseph et Marie l'avaient retrouvé dans le temple de Jérusalem et où il leur avait répondu: "Je me dois aux affaires de mon Père".
Pendant encore 18 ans, il n'a rien dit. Lui, la Lumière, il s'est l'ombre des ombres vivant à Nazareth - et notamment des siens, puisque ceux qui se scandalisent à son propos l'appellent "le fils du charpentier", tandis qu'ils savent citer Jacques, Joseph, Simon et Jude. Je me souviens avoir écrit que les trente ans de la vie cachée sont comme les pages laissées blanches dans l'Evangile pour nous permettre à chacun d'y écrire notre propre vie de chrétien. Aujourd'hui, j'y vois autre chose - ce qui est de mon point de vue est tout à fait normal: la Parole se renouvelle de jour en jour.
Bref, aujourd'hui, sur base du même texte, je déduis Jésus présent, en ce dernier jour de juillet 2009, à nos côtés. C'est "Jésus caché", qui est pleinement Christ - Celui qui est, qui était et qui vient. Nous ne Le voyons pas, certes, mais il est là. Il y a quelque temps, en répondant au téléphone un soir, à ma tante qui me demandait si je supporte mieux la solitude, j'ai répondu que "Oui, je me sens proche de Charles de Foucauld, qui avait choisi de disparaître à Nazareth...." Mais Jésus était bien à Nazareth, comme il est chez moi et chez vous en ce moment.