Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,18-23.
Jésus disait à ses disciples: "Ecoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son coeur"
Et il n'en faut pas plus ? Je crois que le Semeur repassera "à temps et à contre-temps", il passera, repassera, et un jour il ne passera plus. J'aimerais bien croire que certaines personnes à qui j'ai confié l'expérience de ma conversion, il y a très longtemps, se seront souvenus de mes pauvres mots le jour où ils se seront retrouvés dans l'épreuve. Mais je ne peux pas le savoir. Ce que je sais, c'est qu'une mère de famille, Véronique, l'épouse de mon meilleur ami Eric, m'a refusé sa table à cause des "petits mots" que je laissais échapper ici et là au moment du café. Je me doute que quelques-unes de mes paroles l'ont frappée, qu'elle les a refusées, et en m'écartant de sa table, elle aura cru en être quitte. Làs ! C'est à ce moment que sa soeur cadette lui a présenté son futur mari, qui est catholique pratiquant et ne manque jamais de dire son Benedicite à table (à ce que m'a raconté Eric). Comme Véro tient beaucoup à sa petite soeur, il lui a fallu mettre de l'eau dans son vin et discuter avec son beau-frère sans monter dans les aigus !
La parabole du Semeur permet donc de nombreux commentaires qui n'en trahissent pas le sens profond. Par exemple, les ronces, qui représentent les soucis et les mondanités, qui viennent étouffer la semence, il peut arriver - il est arrivé, je connais un cas - qu'une âme, sentant se perdre quelque chose de très précieux, qu'elle devine à peine, mais qui ressemble à la première vraie joie de toute sa vie, finisse par se rebeller par éradiquer toutes les ronces et changer de vie complètement. Ne serait-ce qu'un Charles de Foucauld - et même saint François d'Assise ! Il en est de plus discrets qui cessent de chercher les mondanités, limitent leurs besoins et qu'on retrouve à l'église le dimanche sans costume cravate, mais un grand sourire aux lèvres.
Il fait beau aujourd'hui, comment ne lirai-je pas l'Evangile avec un bel optimisme !