Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,32-38.
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
C'est l'Evangile que je viens d'entendre à l'occasion du jour de ma 53ème année. Ce fut comme si Jésus me le disait à moi, me prenait à témoin: "Vois comme ce temps regorge d'hommes et de femmes fatigués et abattus par ce fardeau de l'existence qu'ils vivent hors de Dieu... Et regarde comme sont peu nombreux les disciples de ma miséricorde !" J'ai songé au célibat des prêtres, qui est un faux problème, car pour devenir témoin de Jésus-Christ, il faut d'abord désirer Lui appartenir, et à Lui seul. Il faut être totalement disponible et pas seulement pour célébrer l'Eucharistie et les autres sacrements, mais se soumettre aux moindres incitations de l'Esprit-Saint, jour et nuit, sans trève, la vie est si courte !
C'est donner sa vie qu'il faut, et rares, si rares ceux qui ressentent combien c'est bon de donner sa vie, que c'est le moyen d'être pleinement heureux sur la terre, qu'il n'y a pas plus grande joie de comprendre - parfois longtemps plus tard, que le Seigneur nous a fait la faveur de servir de nous ! Pour peu que nous ayons essayé d'aimer comme Dieu aime, le Seigneur s'est servi de nous, Il a multiplié en nous ses dons, en plusieurs occasions Il s'est manifesté à travers nous sans que nous le sachions. Même nos souffrances ont été bénies par les prières et les supplications qu'elles nous ont insufflées.
J'ai prié ce matin pour que mon coeur ne se referme pas, car même après avoir tant obtenu, ce danger existe. Car le monde pèse plus lourd sur l'homme qui prend de l'âge et il ne faudrait pas tomber dans l'inquiétude du fait de l'isolement qui s'accroît. Plus que jamais, j'aspire à être dégagé de toutes ces influences mondaines, ces contraintes dans lesquelles mon milieu social m'a souvent réduit: soucis de conformités, fausses nécessités de paraître, craintes irraisonnées du jugement d'autrui et j'ai demandé aussi de pouvoir faire des contre-temps autant d'occasions de mieux aimer.
Du reste, j'ai reçu joie et force à la communion, comme chaque jour.