Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21,1-4.
Levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor.
Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde.
Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »
Contrairement aux apparences, cette histoire de la pauvre veuve ne me parle pas de ce qu'il faut donner à la quête, mais elle me pose la question : où en es-tu de ta foi ? Car cette veuve, qui a économisé deux piécettes pour les donner en offrande, elle me renvoie à la réponse de Jésus concernant la foi: "Si vous en aviez comme une graine de moutarde, vous diriez à cette montagne: transporte-toi d'ici jusque là-bas, et elle se transporterait." Et la première fois que nous entendons cet enseignement, notre première réaction est de nous dire: "Jésus, tout de même, il exagère !" Or, a graine de moutarde est toute petite, mais toute petite qu'elle est, notre foi, comme celle des apôtres, est encore plus petite ! Quant à la montagne, elle est grande comme une montagne, elle est haute et occupe une très grande place... comme nos hésitations, nos scrupules, notre indécision, notre manque de foi et, finalement, notre méfiance à l'égard de Dieu.
Au XXème siècle, saint Jean Bosco avait pris en charge des centaines de petits italiens devenus orphelins, après que leurs parents les aient abandonnés car il régnait une grande misère. Il n'hésitait pas à aller trouver de riches catholiques pour faire la quête, et il ne s'en allait que lorsqu'il avait obtenu beaucoup. Mais cela n'empêchait pas les situations d'urgence. Un jour, trois cents enfants sont rassemblés pour le repas du soir promis par Jean Bosco. Il est déjà 17h00 et une Soeur qui accompagnait le prêtre vient le trouver en disant : "Jamais nous n'aurons de quoi les nourrir: je vous ai rapporté ce billet, c'est le seul qui reste dans la caisse, c'est juste assez pour cinq pains !" Mais Jean Bosco de prendre le billet et de le jeter par la fenêtre en disant: "Quand donc apprendrez-vous la confiance !" et il était retourné à d'autres occupations. Une demie heure plus tard, d'après mon récit, un camion a franchi les grilles, chargé de pains et d'autres victuailles - c'était un admirateur du saint, qui avait entendu parler de l'ouverture de ce nouveau centre dans sa ville. Or, il était patron d'une des premières boulangeries industrielles, et un client venait de dénoncer sa commande. N'est-ce pas l'illustration moderne de la multiplication des pains ?
La veuve a mis de son indigence, dit Jésus. L'Evangile ne dit pas ce qui s'est passé ensuite, mais l'événement est rapporté dans les visions d'AC Emmerich et il peut-être intéressant d'y jeter un coup d'oeil. Cette femme avait certainement quelque chose à demander à Dieu, et Jésus la fit venir à lui (et selon mon souvenir, il la soulagea de la charge de son fils, qu'il confia à ses disciple). Puissions-nous dans nos vies, devenir attentifs aux occasions qui nous sont offertes de poser des actes de foi comparables !