Le lundi de la 31e semaine du temps ordinaire
Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2,1-4.
Frères, s'il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l'on s'encourage dans l'amour, si l'on est en communion dans l'Esprit, si l'on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l'unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes.
Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 14,12-14.
Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il disait à celui qui l'avait invité : " Quand tu donneras un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes
Textes de l’Évangile au quotidien
A l'écoute des textes de ce jour, j'ai ressenti combien le Seigneur s'efforce de nous convaincre de nous détourner de nous-mêmes, afin de le trouver et de le rencontrer, Lui, qui se rend présent dans et par le prochain. Or, ce mouvement, de nous décentrer de nous-mêmes, il faut bien admettre qu'il nous est très malaisé de l'accomplir. En définitive, lorsque nous y parvenons, c'est une grâce qui nous est faite. Je me suis efforcé à un bref examen de conscience et je n'ai pu que le constater : je suis toujours en train d'essayer de sortir de la "question existentielle" qui se pose à chacun d'entre nous.
Mais je me souviens qu'il n'en fut pas toujours ainsi. Je l'ai déjà rapporté : durant les trois premières années qui ont suivi ma conversion (entre 1985 et 1988), j'ai véritablement vécu hors de moi-même. Tous les contre-temps me trouvaient joyeux. Je ne ressentais pas l'imprévu comme un défaut à mon programme, un empêchement à travailler; mais, d'instant en instant, un désagrément se transformait en occasion d'aimer. Très souvent, un service rendu m'était retourné jusque dans mon travail; et en plusieurs occasions, l'argent prêté se retrouvait multiplié dans mes ventes... il n'en est plus du tout ainsi. Mais j'ai gardé la mémoire de ces petites manifestations spirituelles, que seul l'abandon de confiance absolu peut rendre possible.
Les Philippiens auxquels s'adresse saint Paul ne sont pas loin de vivre effectivement ce "Royaume" qui est parmi nous. Pour eux comme pour nous, il ne manque, sans doute, qu'un petit éclat de la Joie parfaite qui prévaut dans les Cieux. En effet, s' "il y a plus de joie dans les Cieux pour un qui se repent que pour cent justes qui n'ont pas besoin de repentir[/i]", c'est que la Joie est le "mouvement primordial" qui devrait animer toutes les créatures. Convertissons-nous à la Joie et rien ne nous semblera impossible.
.
Post Scriptum : commentaire écrit sur mon nouveau petit ordi portable, le second en dix jours à peine. Que tout aille bien de nouveau !