et qui pourtant en avait seul le droit !
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Les livres de Gabriel Ringlet ne sont pas ma tasse de thé, mais j'ai trouvé ce petit texte vraiment très juste, très 'pointu', dirait-on :
Elle s'appelle Adultère.
C'est son nom.
Et son prénom: Flagrant délit.
Flagrant délit d'Adultère.
Un bien beau nom
au carnet mondain.
La voilà devant toi. Avec eux.
Tu écris sur le sable.
Tu ne plaides pas.
Tu ne cherches ni vice de forme,
ni circonstance atténuante.
Tu ne contestes pas le verdict.
Pire: tu invites à jeter la pierre.
Tu écris sur le sable et son péché
s'efface quand le leur apparaît.
Ils s'en vont.
Mais ils reviendront pour un autre procès.
Car ils viennent de te prendre
en flagrant délit de miséricorde.
Je voulais simplement ajouter la remarque de Simone Weil sur le même épisode de la femme adultère. Lorsque Jésus répond: "Que celui qui n'a jamais péché, lui jette la première pierre", il se désignait lui-même (mais de façon cachée) comme étant le seul 'maître de justice' sur la terre et dans les cieux. (Voir Jean, 8, 3-11)