Laisse-tout et suis-moi.
Cette parole me touche beaucoup car, ce matin, après trente dizaines de chapelet, entre cinq et sept heures du matin, je me suis mis à travailler et j'ai ressenti, profondément, qu'il me fallait "mourir à moi-même". Cela m'est apparu d'un seul coup, en marchant dans la rue. J'aime ma mère, ma tante, ma sœur cadette, mais c'est comme si ... désormais cela n'est plus ce que Dieu me demande. Ma mère, oui, mais uniquement jusqu'à son décès. Ensuite, je dois "mourir à moi-même" tout à fait. Je n'ai pas compris, mais j'ai ressenti exactement ce que cela signifiait.
C'est aussi ce que j'ai éprouvé lors de mon premier jour à la caserne en Allemagne, en 1976; ce que j'ai éprouvé également lorsque j'ai pris, seul, l'avion vers Chicago et la Caroline du Sud: en laissant tout derrière moi, l'excitation accompagnant la crainte. (Prendre l'avion pour l'Amérique en 1979, durant la guerre froide, c'était extraordinaire de "survoltage" et de crainte.)
J'avais tout quitté, deux fois, et je vais recommencer, à cinquante-quatre ans. Ma sœur cadette m'a demandé (par message SMS) de lui dire ce que je lui reproche. Eh bien, rien du tout. Mais je vais les quitter tous. C'est comme çà. Dieu commande, j'obéis. Il faut mourir à soi-même pour naître à Dieu. Tel est ton ordre, mon Dieu, et me voici pour faire ta volonté. J'ai déjà les photos pour renouveler mon passeport. Je pars pour Montréal où je connais l'Abbé Major et des membres de l'association des Apôtres de la Miséricorde divine. Et puis, on verra...
Pour l'instant, mon devoir, et mon cœur plein, est pour ma mère, ma délicieuse maman âgée de 86 ans, qui veut tout mon bonheur comme si j'avais 16 ans. Dieu veut que je la serve, ensuite que je m'en aille. Je pensais être un vieil homme et finalement je vais voyager de nouveau et tout quitter sans savoir ce qu'il y aura devant.
Post scriptum
Mourir à moi. Mourir à l'égo, je sais que cela choque beaucoup de personnes qui suivent des formation ou des assistances psychologiques ou psychanalytiques. L'ego paraît le centre de la défense de tout l'être. Mais pour Dieu, c'est le centre, le bunker du refus de l'Amour.
Merci de m'avoir lu. Ceux et celles qui en ont besoin le liront - c'est que ce que le Seigneur m'a dit ce matin.